Onconstate que la religion est le cƓur de toute culture en tant qu’instance de signification ultime et force structurante fondamentale. De cette maniĂšre, l’inculturation de la foi ne peut pas se passer de la rencontre avec les religions qui devrait surtout avoir lieu Ă  travers le dialogue interreligieux. 2. Les prĂ©supposĂ©s Tantque l’homme a besoin de morale, il a besoin de religion. [Notre sociĂ©tĂ© est encore morale et religieuse] Reste Ă  savoir si nous vivons dans des sociĂ©tĂ©s qui, de ce point de vue, sont encore PeutĂȘtre ne souffrirant pas. Ce qu’il veut c’est que l’homme qui est la religion depuis petit ne souffrir moins que l’homme qui devient religion grand. Il met le mot religion comme signe de Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xáș„u. 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID MRV7fiTlw6_nq2U33daNWPNskthYaBwWVL83uFnWSM6v8cCh5Z4JpA== L’attentat contre Salman Rushdie trahit la peur des fanatiques, qui perçoivent l’écrivain comme un rival jetant le trouble dans leurs croyances. Le tueur» de Salman Rushdie est un AmĂ©ricain d’origine libanaise. Il a 24 ans. C’est-Ă -dire qu’il est plus jeune que la fatwa Ă©mise neuf ans avant sa naissance. C’est le rappel d’une Ă©vidence l’appel au meurtre religieux ne connaĂźt pas de date de pĂ©remption. Maintenant, la fatwa est levĂ©e, aprĂšs toutes ces annĂ©es ?» Cette question fut souvent posĂ©e Ă  l’auteur de ces lignes Ă  propos d’un appel au meurtre Ă  la suite de la publication d’un roman. Malaise pour rĂ©pondre, car il faut expliquer que les religions messianiques ont la dent dure et que leurs fidĂšles radicaux sont rancuniers. Puisque ces religieux ont l’éternitĂ©, ils ont le temps, et un imberbe croira toujours plaire Ă  son dieu en lui offrant votre peau. Ensuite, il s’agit d’une croyance qui a besoin du diable et de tuer ce dernier, donc poussĂ©e Ă  le faire exister. À le retrouver mĂȘme dans la peau accessoire d’un Ă©crivain ou dans son roman. On aura beau se repentir, faire acte de contrition, dans le cas de Salman Rushdie ou d’autres, cela est inutile car l’aubaine est trop grande d’avoir un ennemi. L’écrivain et le monde dit musulman» Mais pourquoi cette obsession de l’écrivain apostat, ennemi de Dieu ? Parce que l’écrivain est essentiellement rival d’un rĂ©cit unique auquel croit le fanatique. L’écrivain Ă©crit des histoires alternatives au mythe unique du croyant. L’écrivain concurrence, diverge. Il est dissident dĂšs le premier mot. Les poĂštes sont d’ailleurs mal vus dans le Coran, et qualifiĂ©s de vagabonds, d’instigateurs Ă  la futilitĂ©. Leurs liens au ProphĂšte ne sont pas ceux de l’amitiĂ©. L’écrivain, dans le monde dit musulman», est dĂ©jĂ  traĂźtre Ă  partir du moment oĂč il Ă©crit, se lit, s’universalise. Les appels au meurtre et les passages Ă  l’acte ne sont pas rares depuis des dĂ©cennies. Quant aux procĂšs d’intention contre les Ă©crivains dans le monde dit musulman», ils sont quotidiens. Chez soi et en Occident, menĂ©s par des exilĂ©s en mal d’identitĂ©, ou les idiots utiles de l’islamisme. Sur un plateau de tĂ©lĂ©vision libanais, une journaliste discute avec un intellectuel». C’est le procĂšs de Rushdie son Ă©criture, ses romans, ses traits. S’y dĂ©ploient la thĂ©orie du complot – l’agresseur manipulĂ© par les États-Unis pour faire pression lors des nĂ©gociations sur le nuclĂ©aire –, le dĂ©ni et le renversement des rĂŽles c’est l’écrivain qui est l’égorgeur. Monstrueuse Ă©quivalence entre le couteau et le stylo Cette attitude, mĂȘme muette, est gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans le monde arabe. Elle installe une monstrueuse et soutenue Ă©quivalence entre le maniement d’un couteau et celui d’un stylo. Dans une vanitĂ© radicale, une substitution majeure s’opĂšre alors entre un dieu invisible et des Ă©missaires indignĂ©s et tueurs. Je suis Dieu et je suis diffamĂ©, donc je tue. Qui le dit ? Un homme. Et, au nom de cette Ă©quivalence, on peut alors assassiner l’écrivain. Un autre conseil est fourni Ă  l’occasion Évitez d’écrire sur ces sujets.» Lesquels ? L’islam, la religion. L’argument est qu’on y heurte certaines sensibilitĂ©s». Il est opposĂ© aux Occidentaux et mĂȘme aux coreligionnaires. Un raisonnement sournois d’abord on n’écrit pas contre une religion, mais contre une interprĂ©tation de cette religion, au nom d’un droit de lecture. Proclamer cette interprĂ©tation comme une orthodoxie, c’est affirmer qu’une religion appartient exclusivement Ă  certains et que leur interprĂ©tation est la bonne. De quel droit, alors ? Pourquoi certains se pensent propriĂ©taires d’une religion ? L’interdisent au rire, Ă  la caricature, Ă  la digression ou Ă  l’imagination ? Le jeune homme au sac Ă  dos Autre raccourci violent Écrivez sur autre chose. » Faux, encore une fois. Quand on est un AlgĂ©rien survivant Ă  l’islamisme armĂ©, on sait le caractĂšre totalitaire de la radicalitĂ© si vous cĂ©dez sur un droit d’imagination, on vous contestera un jour le droit d’écrire, puis d’apprendre Ă  lire, puis de palper un livre, etc. Ce totalitarisme est graduel mais toujours insĂ©cable». Les femmes afghanes vous le confirmeront. Car soit on Ă©crit librement, soit on cesse de le faire y compris Ă  propos des tulipes. En Occident, on rĂ©duit votre vocation Ă  celle d’un survivant permanent et ce n’est pas flatteur pour la littĂ©rature.» Beaucoup d’écrivains connaissent aujourd’hui la fameuse peur. Celle d’écrire, de mettre en jeu la sĂ©curitĂ© de leur proches, la hantise du suivant dans la file d’attente lors des sĂ©ances de dĂ©dicace dans les librairies, l’inquiĂ©tude de voir se rapprocher un jeune homme avec un sac Ă  dos lors d’une rencontre. Mais qu’y faire ? La menace de mort a un curieux effet elle vous stigmatise positivement, vous isole, vous fait sourire, moqueur, Ă  dĂ©faut d’adopter une attitude naturelle. On y pense sans cesse, on la dĂ©passe dans l’acte de l’écriture et du courage, mais elle est lĂ . En Occident, on rĂ©duit votre vocation Ă  celle d’un survivant permanent et ce n’est pas flatteur pour la littĂ©rature, on dĂ©veloppe une compassion gĂȘnante pour cette chose intime qu’est la peur de mourir. Dans le monde dit musulman», on vous accuse d’en user pour vendre vos livres – un journal arabophone algĂ©rien ne rapporta l’agression contre Rushdie que sous la forme d’une insulte dĂ©risoire ses ventes ont augmentĂ© sur Amazon. Objet borgĂ©sien On vous accuse d’usurper votre propre mort. Le corps y rĂ©agit Ă  un coup de feu inaudible pour le reste de l’humanitĂ©. D’ailleurs, Rushdie en surmonte la moquerie toxique par le don de rire de soi et des autres, dit-on. À la fin ? Un curieux roman circule dans le monde dit arabe». Sa couverture n’affiche ni nom du traducteur ni la maison d’édition. Objet borgĂ©sien, comme nĂ© avant l’invention des droits d’auteur, du copyright et du dĂ©pĂŽt lĂ©gal. Objet manuscrit, frappĂ© du sceau de l’apocryphe c’est la traduction en arabe des Versets sataniques. Au-delĂ  du roman, c’est cette couverture anonymisĂ©e qui interpelle. VoilĂ  un livre dont vous ĂȘtes les hĂ©ros. Ou l’anti-hĂ©ros. Dont vous ĂȘtes le traducteur, l’auteur et l’éditeur. Selon votre courage. Kamel Daoud

l homme peut il se passer de religion